La fin de la journée arrive, et je n'ai rien fait ! C'est une réflexion fréquente qu'il m'arrive de me faire en quittant mon bureau. Je suis malgré tout exténuer, "les yeux éclatés ...". C'est une impression désagréable à la limite de la frustration. Est-ce la normalité des choses pour un manager ? En fait le "travail de manager" n'est pas fondé sur la production de tâches ou missions, mais assis sur des aptitudes à l'organisation, la coordination et l'animation. Rien de palpable donc ! Comment rendre compte ? Comment justifier ? Comment alors se mettre en avant ? C'est toute l'ambiguïté de la fonction, son paradoxe. Mais, "être un manager, ce n'est pas porter sa définition de fonction comme un homme sandwich mais assumer une mission." (Maurice Thévenet - La lettre du Cadre n°383 01/07/2009 p33 ). Ainsi, si tout cela constituait la "mission" du manager dans sa normalité.
Mintzberg, dans le cadre de ses recherches constatait qu'un manager se consacrait à une même tâche très peu de temps ("Le management, voyage au coeur des organisations" Henry Mintzberg, Eyrolles Ed d'organisation, 1989, 3ème tirage 2007). Les interruptions sont nombreuses. Il indiquait que la planification des actions de la journée était le plus souvent absente. Se consacrer à un dossier de fond relève parfois de l'utopie pour certains d'entre nous.
Cet éparpillement de l'attention du manager est sans doute la conséquence d'une de leur fonction qu'est l'encadrement. Graicunas (Etude 1930, inspire actuellement le fonctionnement managérial de Google) , a défini une formule permettant de déterminer le nombre d'interactions entre des personnes d'une équipe en fonction du nombre de celle-ci. Il concluait que le nombre optimal de subordonnés pour des postes de cadres supérieurs est de 4 à 5, et de 8 à 10 pour des cadres intermédiaires.
Et le soir, il est lessivé en rentrant.