Dans un article précédent, j'ai abordé la question du manager ambitieux et pervers. La lecture de Mintzberg, notamment "Manager. Ce que font vraiment les managers." (Ed. Vuibert, 2009), m'a apporté une nouvelle approche pour définir ce type de manager. Les managers narcissiques "qui réussissent pendant un certain temps, particulièrement dans dans des situations ardues. Cependant, la plupart des individus de cette espèce finissent par échouer de façon lamentable, ayant créé eux-mêmes ces situations ardues". Deux réflexions. La première qui vient à l'idée c'est l'échec. Ces personnes ne "l'emporte pas au paradis". Il y aurait une justice, mais à quel prix ? Et c'est ma deuxième réflexion. Dans quel état laisse-t-il l'organisation, l'unité ? Comment peut-on rebondir en tant que manager, quand sous son commandement trois personnes sont arrivées à l’extrême ? Pourquoi une organisation n'a pas de mémoire au point de confier à ces managers des responsabilités plus importantes ? Le caractère "narcissisme" n'est pas isolé, il est associé la confiance en soi poussée à l’extrême au détriment des autres. Seule importe sa personne, les autres ... Nous ne sommes alors pas loin de la manipulation de la perversité.
Verser dans la manipulation est pour le manager chose aisée. D'ailleurs n'est-il pas un manipulateur en puissante ? Son rôle n'est-il pas de fédérer les énergies et et les savoir des personnes qui travail avec lui ? Au cours de ses activités, tous les managers sont amenés à la pratiquer sans le vouloir. Les limites sont difficiles à entrevoir. "La manipulation, c'est l'outil du faible ! Un manager qui sait s'imposer n'en a pas besoin" écrit Jean-Louis Muller (Management janvier 2011 p36). Je partage cette approche, mais je pense que c'est aussi l'arme de ceux qui ne font pas le job. La justification d'un retard sur le dos de ses collaborateurs, le défaussement des choses à faire sur ces mêmes collaborateurs procèdent certainement d'une faiblesse, mais aussi pour certains, de la lâcheté.Ce que Michel Crozier et Erhard Friedberg appellent eux-mêmes « la face honteuse du pouvoir, la manipulation, le chantage… » ("L'acteur et le système" Ed. Points Essai ).